Musique juive

"On ne vend pas la musique. On la partage."
Compositeur et chef d’orchestre américain [ Leonard Bernstein ]

Un peu d’histoire ...

Du Jubal de la Genèse, père des instrumentistes, à David, roi et musicien-poète, des cérémonies grandioses et festives du Temple au rigorisme et à l’austérité des synagogues, la musique des temps bibliques n’a laissé d’autre trace que des évocations. C’est la diaspora qui va donner à la musique juive ses formes et sa diversité au sein des communautés séfarades et ashkénazes. Celles-ci vont connaître une histoire jalonnée de moments dramatiques dont la musique porte témoignage (Croisades, expulsion d’Espagne...) suivis de périodes d’épanouissement heureux au sein de quelques oasis de tolérance (Cordoue, Ferrare...). Mais stimulés par la Réforme, d’innombrables musiciens européens (Haendel, Charpentier, Vivaldi...) vont puiser leur inspiration dans ce trésor inépuisable de la judéité qu’est l’Ancien Testament, composant force psaumes, lamentations et oratorios.

Le siècle des Lumières va créer des conditions favorables à une coexistence voire une assimilation harmonieuse illustrée de façon exemplaire par la famille Mendelssohn en Allemagne et par les immenses succès que connaissent en France Halévy, Meyerbeer et Offenbach. Anticipé par le couple Wagner, l’antisémitisme nazi multipliera les victimes. Pour certains musiciens, ces épreuves s’achèveront avec l’hypocrisie monstrueuse du camp de Terezin, antichambre musicale d’Auschwitz.

Deux très grands musiciens -Mahler et Schoenberg- traduiront de leur côté cette errance de l’identité propre à nombre d’artistes juifs. Mais parallèlement l’émigration vers la Pologne et la Russie puis vers les Etats-Unis et Israël fera naître et grandir sur le sol de ces pays d’accueil des compositeurs de renom (Gershwin, Bernstein...) et quantité d’interprètes illustres (Heifetz, Horowitz, Oistrakh, Milstein...). [Frans LEMAIRE : Le destin juif et la musique, 3 000 ans d’histoire]

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