----------------------------------------------------------------- ------------- ©Tout droits réservés Sifriat Hava, Beit El, Mizrah Binyamin 96031 Israël Communauté On-Line : WWW.COL.FR ------------------------------------------------------------------------------ CHELAH LE DUR COMBAT POUR ERETZ ISRAEL ! Lorsque les explorateurs reviennent de leur mission et n'hésitent pas à calomnier la terre d'lsraël en faisant le terrible récit des difficiles épreuves qui attendent le peuple Juif, Moïse semble être totalement pris au dépourvu: il donne l'impression de plonger dans un profond désarroi. L'attitude embarrassée de Moïse face aux "explorateurs" déblatérant contre Eretz Israël nous apparaît à juste titre comme indigne du plus grand des prophètes censé mener le peuple juif vers la terre promise - alors que cette faute des explorateurs va le conduire pendant quarante longues années à devoir faire une longue traversée du désert. Pourtant, on peut être certain que Moïse savait pertinemment que la décision d'entrer en Israël se heurterait à une opposition véhémente au sein du peuple. Or nous constatons avec surprise que ce grand leader qu'est Moïse semble désemparé: ce n'est guère la réaction que nous serions en droit d'attendre de la part d'un homme de l'envergure de Moïse, surtout pas lorsqu'un enjeu tel que la conquête de la terre d'Israël se trouve en cause ! Moïse n'aurait-il pas dû prévoir que cet immense défi n'était peut-être pas susceptible d'être relevé par un peuple - dont on avait déjà pu constater qu'il avait quelques difficultés à faire face aux épreuves ? Mais la Tora nous enseigne que ce n'était là de la part de Moïse qu'une surprise feinte. En effet, il s'était bel et bien préparé à ce genre de réactions au sein de la nation, et il avait compris qu'une polémique sur l'importance centrale de la terre d'Israël était inévitable. Remarquons qu'au moment précis où l'extraordinaire plan divin de la Sortie d'Egypte et de l'entrée en Terre sainte semble devoir ne pas aboutir - en raison du comportement des explorateurs - la parole divine s'empare de Moïse et ne le quitte pas. Lorsqu'il réagit, c'est le souffle divin qui l'anime et qui lui dicte les directives qui s'imposent face au peuple. Confronté à cette terible épreuve de force, Moïse délivre la solution divine en un seul coup "Renforcez-vous !" avait-il lancé en ultime recommandation aux explorateurs inquiets avant leur départ (Bamidbar, XIII, 20) . En fait, cette injonction explique et résume tout. Car notre prophète ne minimise nullement les difficultés: il reconnaît qu'il n'est guère facile de bâtir un Etat et une société en Eretz Israël. Comme le disait le poète Nathan Alterman, on ne reçoit pas un Etat "sur un plateau d'argent" ! De nombreuses difficultés d'ordre économique, politique et militaire vont se dresser devant nous, sans parler de terribles difficultés spirituelles: n'allons-nous pas subitement être confrontés à une culture qui n'est pas la nôtre, une culture étrangère et interdite, mais non moins attirante et même "ensorcelleuse" ? Moïse est parfaitement conscient de tout cela ! Son message est clair et précis: le peuple doit se "renforcer". Le peuple d'Israël ne possède-t-il pas en lui-même les forces morales et spirituelles indispensables pour surmonter l'épreuve ? Dans le Traité talmudique Berakhot (p. 32/b), nos Sages expliquent que quatre types d'activités exigent une énergie toute particulière: I'étude de la Tora la prière, les "bonnes actions", et enfin l'entrée et le maintien en Eretz Israël. En effet, étudier la Tora, c'est plonger dans un "autre monde", se détacher des contingences matérielles, consacrer des heures entières à un approfondissement spirituel, dévouer son temps à de difficiles analyses morales, juridiques et parfois même philosophiques ? On le sait, chaque membre du peuple d'Israël est appelé à consacrer, dans la mesure de ces moyens, son temps libre à l'étude. Mais sa route est encore longue et ardue, et il faudra encore beaucoup de temps jusqu'à ce que l'homme récolte enfin les fruits délicieux de cette étude profonde ! La prière est également une forme de combat: I'homme qui prie doit en permanence dominer ses pensées et se concentrer afn de s'adresser en toute pureté à son Créateur pour se hisser vers des aspirations et des idéaux bien plus élevés que ceux de la vie quotidienne. La prière est paradoxalement d'une nécessité incontournable, et, simultanément, I'un des plaisirs les plus nobles et les plus purs qui soient ! Mais là encore, la route est longue: ce n'est que lorsque l'on tient bon malgré les échecs et les difficultés que l'on peut y parvenir ! Même accomplir de "bonnes actions" est parfois pénible. N'est-il pas fréquent en effet que celui qui rend un service à son prochain ne recoive pour toute récompense qu'une gifle vexante ! En fait, il n'est pas suffisant de faire seulement acte de bonne volonté: il faut également un certain courage et une forte dose de détermination ! L'homme juif doit aussi avoir toujours en perspective la terre d'Israël. Comme le Talmud raporte la parole de Joab, fidèle soldat du roi David, et son genéral le plus dévoué, celui qui s'est mesuré avec réussite à la destruction de nos ennemis: "Soyons forts et courageux pour notre peuple, et pour les villes de notre Dleu" (Chemouel 1;, 10). Il faut comprendre que certaines tâches confiées à l'homme par le Tout-Puissant ont justement presque pour vocation d'être ardues: elles peuvent aboutir à de teribles crises et de graves polémiques ! En général, il est vrai que notre tradition nous recommande de ne pas tenter de progresser "à contre-courant", mais plutôt d'être capable de marcher "entre les gouttes de pluie". C'est un peu comme si un voilier devait naviguer dans une seule direction avec des vents contraires ! Le capitaine devra prendre soin de ne pas s'entêter, de peur de dechirer ses voiles, de briser son mât, et de finalement sombrer dans les profondeurs marines ! Pourtant, il existe des exceptions formelles à cette règle de vie. Car, en tant qu'êtres humains, nous savons pertinemment qu'il est des épreuves inévitables auxquelles nous devons impérativement nous mesurer. L'étude de la Tora, la prière et la bonté constituent trois de ces épreuves. Elles exigent de l'homme un effort soutenu tout au long de la vie, sans lequel aucune satisfaction ne peut être ressentie. Il faut donc apprendre à s'armer de patience ! Il en est de même pour la terre d'Israël. Il faut une longue patience historique et de nombreuses souffrances pour la mériter. Ainsi de nos jours en terre d'Israël, n'existe-t-il pas un seul arpent de terre qui ne soit imprégnée de sang juif ! Pas de pierre sur laquelle la sueur des travailleurs juifs de toutes les époques n'ait coulé. Et ce "don de soi" se poursuit depuis des siècles jusqu'à nos jours ! Ceux qui ont répandu ces naïves images d'Epinal sur les lendemains- qui-chantent de l'Etat d'Israël - susceptible de résoudre immédiatement tous les problèmes auxquels il serait confronté - n'ont pas rendu un grand service à la nation juive: ce sont eux les véritables responsables de nos déceptions, et donc, par là-même, ceux qui ont engendré un certain désespoir et l'esprit défaitiste souvent décelable aujourd'hui dans de nombreux secteurs I Evidemment, il serait déplacé de nous plaindre car ce serait une attitude de profonde ingratitude envers Dieu: ceux qui savent garder les yeux ouverts et qui ont touJours eu le sens des proportions, ne peuvent-ils pas en effet constater les extraordinaires miracles dont a bénéficié le peuple juif pendant le dernier siècle de son histoire en terre d'Israël ? Ne remarquons-nous pas, presque quotidiennement que de nombreuses et anciennes prophéties relatives à l'avenir du peuple juif et à sa résurrection au pays d'Israël, sont en train de se réaliser malgré toutes nos difficultés ? N'avons-nous pas déjà vécu l'incroyable événement de la création de notre Etat souverain et l'avènement de notre indépendance politique si longtemps attendue ? Ne constatons-nous pas encore bouche bée face aux exploits de Tsahal qui n'a cessé, pendant plus de quatre décennies, de repousser les agressions de nos ennemis, venus aussi bien de l'extérieur que de l'inténeur ? N'avons-nous pas aussi assisté à la reconquête de notre pays ancestral et à l'élargissement de nos frontières, le tout couronné par la réunification du véritable joyau de la nation juive qu'est la ville de Jérusalem ? Et ce n'est pas tout ! Plus que jamais dans son histoire, notre peuple aspire à présent à retourner vers ses sources religieuses et spirituelles. Jamais les Yeshivot et les centres d'étude de la Tora n'ont autant fleuri qu'aujourd'hui à travers tout le pays ! Alors lorsqu'on embrasse du regard l'ensemble de ces réalisations, on admet que rien ne pourra ternir l'éclat de la parole divine qui parcourt les monts de Judée. Même si la route est longue et difficile, nous continuons à être les acteurs de notre propre histoire !