Minute de Torah - 9 Adar II 5768

publié le dimanche 16 mars 2008
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A Pourim, il nous est prescrit de faire un Michté, un festin. Quel est le sens profond de ce festin ? Reportons-nous pour cela au texte de la Méguila qui rapporte les circonstances dans lesquelles les juifs de Babylone, à l’époque du roi Assuérus, ont échappé de justesse à un terrible décret d’extermination.

A l’appui de plusieurs ouvrages de ’hassidout, le Rabbi de Loubavitch ( Likoutei Si’hot, vol. 36) explique que derrière l’histoire de la Méguila se cache une histoire plus profonde, celle qui lie les Bnei Israel à leur Roi, H’, dans le contexte de voilement de la Présence divine. Nos Sages (guemara Méguila, Midrachim sur Esther, et Zohar) enseignent que chaque fois que le mot "roi" est écrit dans le texte de la Méguila sans autre qualificatif, alors le sens simple (désignant le roi Assuérus) peut être relayé par son sens profond, où le roi désigne H’, notre Roi. Selon cette lecture, le banquet fixé par Assuérus devient le festin fixé par H’. Quand Assuérus invite Suze au banquet, il faut lire en filigrane que H’ invite le peuple de Sa capitale (c’est-à-dire le peuple Juif) à un banquet.

Ce banquet symbolise non pas les délices matériels mais les délices de l’étude de la Torah et la pratique des mitsvot. De même qu’Assuérus invitait le peuple à son banquet, de même il s’agit bien là d’une invitation et non d’un ordre imposé aux Bnei Israel, dans la mesure où aucune contrainte n’y est visible. D’où la comparaison entre la génération du Don de la Torah et la génération de Pourim. Alors qu’à la génération du Don de la Torah, les Bnei Israel étaient contraints d’accepter la Torah (guemara Chabat 88a), la génération de Pourim avait la liberté de rejeter Ses lois, ou de les accepter au péril de leur vie. C’est cette deuxième option qu’ils choisirent, réitérant leur attachement à la Torah, mais cette fois-ci de leur plein gré.

Cet engagement libre de toute contrainte témoigne précisément de la grandeur des Juifs d’alors, ce qui explique la joie sans limite caractéristique de la fête de Pourim. A tel point que nos Sages du Midrach expliquent qu’avec l’avènement des temps messianiques, cette joie prendra une dimension telle qu’elle rendra insignifiante la joie des autres fêtes juives. Quant au vin, il ne sera plus l’expression d’une simple joie matérielle, mais sera le moyen d’une réjouissance imbibée de sainteté (cf. guemara Méguila 7b, et Rambam, Michné Torah, lois sur la Méguila).







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