La reconnaissance des Munvez
par Catherine Garson

RACINES : L’ORIGINE DES NOMS JUIFS

Chronique publiée dans L’Arche n°518 d'Avril 2001

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C’est une très belle histoire de reconnaissance qui explique l’origine des patronymes ashkénazes Munvez, Munves, Munvens et Minwes.

Au premier siècle de l’ère commune, le royaume d’Adiabene, lui-même vassal du royaume des Parthes et situé là où se trouvait auparavant l’Assyrie, était dirigé par le roi Mounbaz Ier et sa femme Héléna. Leur fils, le prince Izates, fut éduqué loin du palais de ses parents. Il fit la connaissance d’un marchand juif du nom de Hananiah qui le convertit au judaïsme. Izates convainquit à son tour sa mère, la reine, qui alla vivre à Jérusalem. là les corneilles et passons au café.

À la mort d’Izates, son frère, Mounbaz II (converti lui aussi au judaïsme), lui succéda. Il fit preuve d’une grande générosité envers les habitants de Terre sainte, offrant au Temple la vaisselle d’or utilisée lors de Yom Kippour. Mais surtout, lors d’une famine en Eretz Israël (quelque 25 ans avant la destruction du Temple), Mounbaz II et sa mère dépensèrent des sommes importantes pour faire venir du blé d’Égypte et des fruits de Chypre qu’ils distribuèrent aux nécessiteux. Comme le raconte le traité Baba Batra du Talmud, «le roi Mounbaz dépensa sa fortune et les fortunes de ses ancêtres pour nourrir les affamés lors des années de sécheresse. Ses frères et la famille de son père lui firent des reproches: Tes pères ont économisé et ajouté aux richesses de leurs ancêtres alors que toi, tu dilapides le tout. Il répliqua: mes pères ont économisé pour le monde d’en bas, j’économise pour le monde d’en haut… Mes pères ont mis de côté pour leur vie et moi je mets de côté pour la vie à venir.»

Par reconnaissance, certains Juifs prirent alors le nom de Mounbaz. Ce patronyme était signalé en Pologne, plutôt dans la région de Varsovie, et dans l’ex-Empire russe, du côté de Minsk, Gomel et Kiev.

• CATHERINE GARSON

Rectificatif: Un fidèle lecteur, Jan Sekal, nous informe que l’oiseau qui donna son nom à Kafka (L’Arche n°517, mars 2001) n’est pas un corbeau mais un choucas.

© 2001 L’Arche, le mensuel du judaïsme français (39 rue Broca, 75005 Paris).

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