Racines : l’origine des noms juifs par Catherine Garson

FHIMA AU CHARBON

Pour les Fhima, Fhema et autres Fhimat, plusieurs origines sont possibles. La plus vraisemblable est celle dérivée du mot arabe faham qui signifie charbon et dont fhima serait le diminutif. Quant à la signification de ce « petit charbon », il aurait peut-être désigné quelqu’un de chaleureux ou de brûlant comme la braise.
Trêve de littérature. Les autres hypothèses sur les origines de ce patronyme sont d’ordre géographique. Certains citent le nom d’une tribu tunisienne, les Ouled Fhima, qui se trouvait sous le contrôle civil des autorités de Sousse. Ce qui est curieux puisque cette appellation est plutôt marocaine, ou oranaise en Algérie.
D’autres préfèrent regarder du côté de Fhimat, localité proche de la ville marocaine de Debbou, au nord-est du pays. A noter que le nom Fhimat est souvent précédé de l’indice de filiation et se trouvent sous la forme Ben Fhimat. Dans le charbon, signalons aussi que les Fhima ont leur équivalent espagnol qui se nomment Ben Tiso, littéralement « fils du tison ».



La présence de Fhima(s) est attestée au Maroc dès la première moitié du XVIe siècle. Et au XXe siècle, ce patronyme, porté surtout dans le sud de cette même contrée, est l’un des quarante noms les plus courants que possèdent les Juifs marocains.
Quant aux célébrités, nous retrouvons, dans les années 60, un Makhlouf Fhima directeur de la yéshiva Ets-Haïm de Tanger. Et surtout Mimoun Fhima, plus connu sous le nom de Gad Navon, général et aumônier principal de l’armée israélienne, qui a hébraïsé son nom quand il est arrivé en Terre sainte en 1949. •