Présentation du dossier publié dans
L'Arche n° 524-525, octobre-novembre 2001

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Au cœur de la tourmente

Avec une brutalité sans précédent, l'Occident s'est trouvé confronté le 11 septembre dernier au phénomène du terrorisme islamique. Il n'est pas certain qu'on ait partout pris conscience de la véritable nature de ce phénomène, et que l'on soit disposé à adopter réellement les mesures qui s'imposent pour y faire face. Pour Israël, cependant, le 11 septembre aura surtout été la confirmation d'un fait que les citoyens de l'État juif vivent dans leur chair depuis des années: la cruauté d'un terrorisme qui, parce qu'il perdu le sens de l'humain, est capable de tout infliger aux autres - et parfois à ses propres adeptes. Israël se trouve ainsi au cœur de la tourmente, non pas parce que celle-ci aurait été déclenchée de son fait mais parce qu'il en est la première victime.
Le terrorisme islamiste ne consiste pas uniquement, ni même principalement, à dépêcher des hommes fanatisés pour des missions suicidaires et meurtrières. Son axe central est la propagation de la haine, une haine qui justifie les attentats passés tout en préparant les assassinats futurs. Cette haine se manifeste par des attentats contre Israël et contre l'Occident; mais son fondement tient à une conception politico-religieuse où l'antisémitisme joue un rôle essentiel. Ce n'est donc pas l'effet du hasard si, moins de deux semaines avant les attentats du 11 septembre, une conférence internationale réunie à Durban fut le théâtre d'un véritable psychodrame antijuif. Que ces mêmes mots d'ordre antisionistes se répandent simultanément dans les pays les plus divers, et jusque dans les villes françaises, n'est pas non plus le fruit du hasard. Les acteurs sont différents, mais la logique est la même. En ce sens, nous sommes tous au cœur de la tourmente.